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TROIS DES CINQ PHARES DE L’AMÉRIQUE SONT À RECONSTRUIRE : PROPHÉTIE OU TERRORISME !

CHRONIQUE SOCOPOLITIQUE par Dan Albertini

Les symboles sont tombés, les édifices aussi. Des hommes par surcroît. L’économie, la haute finance, la politique et l’armée des Etats-Unis, toutes ont été atteintes. Plus que le blackout de New York, cet attentat a fait arrêter la machine économique américaine. Elle a été sérieusement atteinte. Le dollar a reçu un grand coup en son sein, la défense, un terrible coup dans ses reins. Si les Américains sont dans le monde, le monde est-il à l’Amérique qui se veut d’être le nouveau monde, la norme, puisque l’économie mondiale en souffre aujourd’hui. C’est plus qu’une vision apocalyptique, c’est l’apocalypse même. Steven Spielberg nous le mettra peut-être en scène. Un mois après, c’est la liberté qui tombe mais de l’intérieur. Les médias s’interrogent sur la censure. Trois des cinq phares de l’Amérique sont à reconstruire.

Liberté, un grand symbole des USA, suspendue. Liberté d’expression et peut-être liberté d’action: so what’s next ? La liberté pour les Américains, plus qu’un privilège, est un droit. Un droit fondamental qui aujourd’hui a un prix. Le prix du silence. Le droit fondamental à la vie a été enlevé à des victimes qui ont disparu. Transformées en cendres. Ceux qui porteront les marques toute leur vie en sont privés aussi. L’architecture est la deuxième à avoir perdue sa liberté, elle sera à jamais modifiée. L’Amérique et les Américains connaissent aujourd’hui cette douleur qui a déjà rongé la France, l’Algérie et beaucoup d’autres états. Quelles seront les conséquences ? Il y eu le monde, l’ancien monde et le nouveau monde. Alors… l’avenir !

Psychose. La peur s’est installée chez tous les Américains qui se croyaient les mieux protégés au monde. Elle devient mondiale même. L’Amérique n’est plus vierge. Mieux, elle est la plus touchée depuis les temps anciens, la puissance était grande, la blessure l’est encore plus. On la disait intouchable, sauf par des extra-terrestres d’après Speilberg. Touchée dans ses symboles, touchée dans sa réalité, touchée dans son orgueil, aujourd’hui touchée dans son imaginaire. La peur est encore plus forte que l’incertitude. La terreur prend des proportions insoupçonnées, elle s’appelle: Anthrax, Ben Laden, Bactérie, intelligence… etc. Le président Bush se bat contre lui-même pour ne pas l’appeler Islam. On n’ose pas identifier les pertes humaines malgré l’évaluation des pertes apparentes. Les ressources matérielles sont énormes certes mais les ressources humaines qui s’y trouvaient sur les lieux faisaient parties de la crème. Ce sont pour la plupart, des salaires de plus d’un million de dollars américains par année. Ce sont des technocrates hyper spécialisés qui manipulaient les finances mondiales. Ce sont des parents qui étaient des piliers pour des familles aisées. Ce sont des chefs d’entreprises multinationales, ce sont des ténors qui géraient l’économie. À ce titre-là, les pertes sont énormes, inestimables même pour le système. L’Amérique se réveille avec le sentiment de: what’s next today ? La psychose est déjà plus forte que l’orgueil et dans la balance des profondeurs, c’est l’imaginaire qui est attaqué et atteint. Hollywood pourra-t-il ? Lui qui a déjà fourni dans l’imaginaire, un espoir aux pires scénarios.

Le poids politique. L’administration Bush fait face désormais à de lourds fardeaux, ils sont dans le passé, le présent et seront dans l’avenir. La dysfonction du système de sécurité premièrement, c’est une lourde responsabilité dont devra répondre ceux qui y sont attachés. Dix-huit minutes d’intervalle après une première attaque au même endroit. C’est la tragédie: World Trade Center, la chute de tout un symbole, le centre névralgique de la finance mondiale. Le Pentagone a été une prime de plus pour les terroristes, Hollywood le symbole culturel ayant été épargné ou oublié et la maison blanche, ratée. La philosophie républicaine maintiendra dans le présent, on l’imagine, son idéal pour déplacer le problème ailleurs: frapper fort, n’importe où et à n’importe quel prix. Il faut se rappeler que l’opposition républicaine avait critiqué sévèrement le président Clinton à l’époque de l’explosion d’Oklahoma city, décrivant à l’époque l’œuvre d’un ennemi étranger. La vérité avait une autre saveur, c’était l’œuvre d’un fils de l’Amérique. Le problème se pose différemment aujourd’hui. L’hypothèse d’une chute de popularité du président Bush est réaliste et constitue une menace pour le parti Républicain. Cela pourrait se convertir en une perte considérable de pouvoir. De plus, son plan de bouclier anti-missile déjà jugé trop coûteux relativement aux besoins avérés, le devient aussi dans le contexte de la reconstruction. Dans les domaines de la finance et de l’économie, le calcul des conséquences est encore stade de compilation, les résultats et l’analyse sont à venir. Et, dans ce domaine, l’avenir fait peur, l’ennemi ayant réussi  à imposer la politique du pire. La notion de gouvernement de coalition est déjà envisagée avant que la braise politique ne s’allume et devienne incontrôlable. Il est vrai que c’est là une preuve de leadership. Le risque de récession était antérieur à cette crise qui n’apporte rien de positif. Les injections massives de capitaux ne rehaussent pas le niveau de vie des citoyens et ne dynamisent pas encore les activités. La confiance se retire progressivement du vocabulaire. Récession et problèmes sociaux ayant un dénominateur commun : méfiance.

Dans la foulée des déclarations du président Bush qui dit-on s’adressait parfois aux Américains, à une classe d’Américains, au reste du monde ou aux terroristes, des contradictions et des révélations se sont glissées. La compréhension de ces actes est encore difficile, l’état de guerre n’aidant pas. La lumière devra être faite sur les déclarations du président Bush qui se disait au courant des menaces qui planaient sur la Maison Blanche et sur le Air Force One alors que son administration n’a posé aucun geste préventif. On connaît la suite. Les mesures exceptionnelles de sécurité lors du dernier sommet des Amériques à Québec sont révélatrices en ce sens. Le président disait peut-être vrai mais qu’est ce qui explique cette erreur de jugement ou cette négligence, mieux, cette irresponsabilité qui cause une grosse brèche. Une brèche qui s’amplifie. La facture sera très élevée.

La chute d’un mythe. Si Rome est tombée une fois, elle peut tomber deux fois. Affaiblie, elle devra se ressaisir, panser ses plaies et compter ses morts pendant que l’ennemi célèbre sa victoire et croît en  confiance. Les USA ont perdu à jamais leur virginité, par un agresseur très violent qui a laissé des traces indélébiles. Les traces ne sont plus celles des ruines qui peuvent servir d’appât touristique mais, celles de la trajectoire à suivre par d’autres chevaliers sans peur, prêts à récidiver. Les garanties de sécurité qu’ils offraient au monde sont aujourd’hui altérées. Cet acte pourrait aller jusqu’à remettre en question le siège des Nations Unies qui se trouvent à New York. Il peut servir de prétexte aux autres nations qui accusent souvent les États Unis de couver de mauvaises créances aux UN, pour lui faire perdre ce privilège. Les garanties de sécurité étant meilleures ailleurs.

Les scénarios catastrophiques ont dépassé maintenant les bornes de la fiction pour atteindre le cœur de la vie quotidienne. On parle d’armes chimiques, bactériologiques, d’Anthrax. Des pistes de kamikazes qui ont suivi tel ou tel cours de pilotage, de chauffeur de camion-citerne etc. Chaque jour, on découvre un indice de trop et ça n’en finit plus. La guerre Iran Irak est une référence sur les effets de ces armes-là. L’appartenance musulmane devient un sujet de suspicion. On surveille les grands laboratoires. La poste elle-même, n’est plus innocente, elle transporte le mal. Les laboratoires des hôpitaux deviendront bientôt une source de suspicion créant ainsi une dysfonction du milieu. Qui irait chercher les bactéries dans ces sites-là dans une pareille conjoncture. C’est peut-être la place la plus innocente et sûre pour des sympathisants terroristes de manipuler des bactéries et de les expédier aux victimes. Le congrès est visé, les médias aussi. Les radars des spécialistes et des policiers ne sont pas à la veille de chômer. La psychose est réelle et le problème demeure entier. God bless America : la phrase qui condamne le reste du monde comme Israël, fils de Dieu est remise en question partout, même chez les alliés. Alors, Et les autres? L’Amérique a-t-elle une solution ?

À qui profite le crime? Israël pour justifier ses agissements en Palestine, la Russie pour son combat en Tchétchénie, le Japon qui traverse une crise économique grave et qui n’a jamais oublié Nagasaki et Hiroshima, l’extrême droite américaine qui fait aujourd’hui l’objet d’enquête, les Musulmans pour l’intégrisme, qui croient à la réincarnation. Les pistes sont nombreuses et indépendantes. Par contre, les Musulmans de par leur déclaration sont les premiers visés par la réplique, ils ont plus à perdre.

Cette situation n’apporte aucun bénéfice à même aux insensés. Nous condamnons énergiquement cet acte criminel qui laisse certainement plus que des milliers de victimes innocentes. Nous offrons toutes nos sympathies aux familles affligées et aux Américains en général. Nous nous devons tout de même de creuser indépendamment de la politique américaine, de comprendre le pourquoi de cet acte terroriste. Nous croyons que le monde entier et la nation américaine en particulier devront tirer beaucoup de leçons. La première, guérir le mal causé par l’esclavage aux États Unis même et ailleurs dans le monde. La justice doit être la même pour tous. Il faudrait donc repenser les données mondiales et redistribuer les cartes de manière plus intelligente que la carotte et le bâton.

dan@albertini.co


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