HAITI SI LA TENDANCE SE MAINTIENT DE PLUS EN PLUS MADAME LA PRESIDENTE
Article publié en 2010 sur le Réseau HEM Canada (Observatoire) par Dan Albertini
Article publié dans le contexte de : aider Haïti à rehausser les standards un besoin national
Mirlande Manigat se détache-t-elle du peloton des candidats à la présidence ? Ou, les autres coureurs ont-ils du plomb dans les ailes ? Alors, devrait-on commencer par s’habituer à dire madame la Présidente pendant cinq ans ? Un fait est certain, Mirlande Manigat devrait rapidement négocier des alliances pour renforcer ses acquis. Gagner dès le premier tour est à ce stade, irréaliste sans une alliance motivée. Et la présidence du compas. Micky le chanteur candidat n’aurait-il pas intérêt à réévaluer sa position, s’asseoir négocier sérieusement pour son pays. Ambassadeur itinérant de la culture musicale sur 5 ans, Mirlande Manigat s’est avouée à moitié convaincue. La réalisation d’une telle entente aurait assuré à Mirlande Manigat sa deuxième bataille politique, à Martelly, celle du Compas, et, le pays aurait gagné. Du temps. Nous devons rehausser les standards.
Je ne pense m’aventurer sur une patinoire dangereuse en suggérant que la République doit être prête à travailler pour la reconstruction, avec comme résultat, la victoire de toute improbabilité. Comprenons par là, la notion des candidatures présentées en course présidentielle. Cependant, la nécessité de faire un choix judicieux pour opérer un changement rentable à court terme, est une certitude qui doit être créditée à tous. Le choix, s’il peut être judicieux, l’obligation de l’intelligence nous est recommandée. Individuellement, collectivement, ce choix risque d’être difficile et même douloureux pour certains. Si nous partons d’un point de vue raisonnable, ce choix sera plus confortable. Il y a des candidatures que nous ne pouvons personnellement supporter mais, il y aura des résultats que nous devrons assumer. L’aube du jour nous avise, c’est encore le temps des jumelles de l’avenir. C’est dans cette optique que nous commenterons sur le nécessaire de cette joute électorale. Mirlande Manigat serait notre premier choix, mais il lui faudrait une alliance.
Qui est Mirlande H. Manigat ? Il n’est pas nécessaire de se risquer maladroitement puisqu’elle se définit elle-même. Mirlande Manigat n’est pas une femme de trente ans, ni expérimentée en terme de gouvernance nationale. Cependant son profil permet de lui créditer une formation adéquate et des capacités raisonnables pour ce faire. Mais, nous lui accorderons une priorité par défaut, non un besoin aveugle de se justifier pour la présence inconditionnelle d’une femme, mais dans le contexte de la pluralité des genres, un besoin légitime d’équilibre et d’expériences, dans tout l’entourage de la présidence. Pour aller plus loin, rassurer nos enfants qui sont les garants de la relève. La candidate du RDNP répond donc à un besoin d’équilibre justifié.
Mirlande Manigat nous dit : « Je suis une matinale. Je me réveille à 4h du matin : c’est un moment que j’aime, le lever du jour, et j’aime travailler à cette heure ». Elle rassure psychologiquement, elle sait aimer, elle sait travailler.
Elle poursuit plus loin : « Je suis catholique » Elle assume et c’est encore rassurant. La candidate s’avance : « je garde de mon éducation le sens du bien ». Nous pensons qu’elle devrait mieux s’expliquer là. Une ambigüité, une simple ambigüité suggère qu’elle aurait appris du mal aussi, dans son éducation. Simplicité, révélation, erreur de communication : elle devrait clarifier rapidement. Pourquoi ? Elle dit encore ceci : « Je respecte toutes les religions et toutes les croyances et je crois que chacun est libre de pratiquer…». Cette notion du respect de la liberté des autres doit clairement se démarquer de toute notion acquise du mal. Nous avions eu trop de morts dans ce pays dit de faiseur de liberté. Car, lorsqu’elle dit plus loin : << C’est ma conviction que toutes les religions enseignent, chacune à sa manière qu’il faut faire le bien et non le mal >>. Il nous faut cette certitude que le mal n’est pas une option politique pour elle, en République d’Haïti.
La candidate s’étale : << Je fais une différence entre la charité qui est individuelle et la responsabilité de l’État >>. Nous présumons qu’elle veut rompre avec cette mauvaise habitude qui est de solliciter la charité des autres peuples comme moyen économique pour Haïti. Nous lui accordons la bonne foi en ce qui à trait à outiller le pays pour relever les standards. Mais, encore une fois, sans vouloir rentrer dans la sémantique, elle dit : << Chacun doit faire un peu de bien selon ses moyens >>. Voudrait-elle dire ‘’chacun peut faire’’. L’obligation morale n’est pas une notion de liberté ni d’éthique. C’est une légèreté qui peut pousser vers la dérive, quand il y a constat d’échec, ce que nous ne lui souhaitons pas.
La grande interrogation politique demeure dans le fait de cette affirmation : << Mais le rôle d’un gouvernement n’est pas de dispenser la charité, mais de lutter contre les injustices sociales de tous ordres qui accablent notre pays. C’est sa responsabilité et lorsque l’on gouverne >>. Si nous partageons cet avis, son programme politique véhiculé est encore inexpliqué, donc ne dissipe pas les doutes en matière de priorités et de moyens adéquats après une catastrophe aussi inédite.
Quel sera le profil de son cabinet, qui est pressenti comme premier ministre, la nature de sa diplomatie ?
Elle finit par faire sourire en disant : << J’ai quelques qualités que je m’efforce de conserver… >>, ce qui fait penser à une jeune première qui en déposant son cv, remet sa lettre de motivation. C’est un signe de jeunesse d’esprit pour nous et, surtout le langage de quelqu’un qui ne prend rien pour acquis, ce qui est en harmonie avec sa disposition à travailler. Quelqu’un qui sollicite un mandat.
Le temps de négocier. Mirlande Manigat termine ainsi sa présentation personnelle : << Je ne fais pas confiance facilement… >>. Nous non plus ! Quand nous disions plus haut que c’est le temps de négocier, la candidate doit faire ses preuves maintenant. Cette apparence d’esprit de partage lui suggère un réalisme politique qui fera appel à une conjoncture citoyenne de rapprochement, si elle devrait être investie de la fonction présidentielle. C’est encore l’aube. Le candidat auto déclaré président du Compas est plus que certain, encore disponible en date d’aujourd’hui. Il lui faut trouver des garanties raisonnables pour accepter un transfert justifié. C’est un artiste qui possède un grand potentiel et qui a beaucoup à apporter au pays, à travers sa grande popularité. Le commerce et le showbiz sont ses points forts personnels, il ne risquera de les noyer dans un courant politique incompatible à la présidence du Compas. La victoire est dans l’alliance. Le milieu culturel a besoin de cet impressionnant ambassadeur itinérant. Michel Martelly devrait pouvoir, en bon gentlemen, comprendre cet impératif. Au showbiz ses vertus, à la politique ses devoirs, il nous faut rehausser les standards.
Mirlande H. Manigat devra comprendre qu’une course électorale n’est pas un ouvrage de couvent, tel son profil sur Facebook. Ni même de Rock’n None, fut-ce même soit-elle déjà Première dame. Cette arithmétique est électoraliste, chaque vote comptera demain. Les talents d’une équipe de négociateurs, c’est un besoin factuel et non théorique. La candidate doit comprendre qu’elle a désormais le potentiel d’être la première Présidente élue avec un tel mandat. Celui de négocier l’érection d’une grande Nation, plus élevée que la hauteur des premiers vœux de 1804, mais au niveau des besoins identitaires dans un contexte de globalisation et de gouvernance globale, alors que nous sommes atteint au niveau de nos besoins primaires. Le niveau des standards sera la norme de la Reconstruction d’après Nous.
C’est un souhait que nous formulerons à tous candidats, mais en attendant, si la tendance se maintient : de plus en plus, Mirlande Manigat, Madame la Présidente ! DocHaït/21*23-10-10