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ANDRÉ BOULERICE UNE INTENTION UNE ACTION ET UNE BÉVUE

D’entrée de jeu, le ministre Boulerice levait le masque, il nous dévoilait son vrai visage lors d’une courte entrevue après la présentation du nouveau conseil des relations interculturelles. À notre question, à savoir si c’était une mission accomplie, un désir etc., il répondait spontanément : « je dirais que c’est un peu de tout, un de mes premiers grands gestes est effectivement de présenter ce conseil ». Une précision pour annoncer la cadence de son portefeuille.

La nomination de monsieur Pierre Anctil comme président du CRI est une relâche, une débâcle même du gouvernement Landry face aux intentions d’équilibrer la balance sociale dans Québec: je me souviens. Le ministre Boulerice s’est ainsi exprimé: « Ce conseil comme vous l’avez remarqué, il est présidé par quelqu’un de la société d’accueil. Et, quand l’an dernier, j’ai été nommé secrétaire d’état à l’accueil et l’intégration des immigrants, j’avais clairement dit il faudrait que la société d’accueil prenne ses responsabilité face à l’accueil et à l’intégration des immigrants et par voie de conséquences aux relations interculturelles qui existent. Je pense que c’est un message très direct que je lançais.» En ce temps-là siégeait un immigrant récent à la présidence de ce Conseil. Il était clair pour le secrétaire d’état Boulerice qu’un francophone Blanc devait être à la tête du CRI.

Nous nous interrogeons encore, de quelle nature, lorsqu’il dit prendre ses responsabilités, ça veut dire quoi ? Le facteur de compétence ne saurait être retenu car il y a des conseillers spéciaux et compétents (dans le privé et dans le publique) viennent des immigrants récents. Le facteur de ghettoïsation ne saurait être retenu non plus car la politique de ce gouvernement baigne dans cette orientation. Le facteur d’un choix racial est plus qu’évident dans les intentions du ministre Boulerice qui revendique cette nomination en rappelant ses dires avec précision lorsqu’il était appelé secrétaire d’état.

Alors que la politique du gouvernement Landry tend à discriminer le recrutement en matière d’immigration, l’arrivée d’un francophone Blanc à la tête de ce Conseil ne peut être que défavorable à l’épanouissement des ressources d’origines immigrantes. Le ministre nage en pleine vapeur s’il se croit convaincant. Il est loin de satisfaire les intelligences qui ne font pas dans la pratique des yes man. Incapable de nous définir ses critères de sélection et de recrutement, le ministre Boulerice a sûrement oublié de bien faire vérifier la pertinence et l’exactitude des données des citoyens qu’il a nommés au conseil. Dans cet exercice-là, il est encore loin d’avoir démontré ses compétences. Faudrait-il qu’on les énumère. Dans la réponse du ministre Boulerice, ce qui ressort c’est que les immigrants récents ne savent pas faire. Même une intelligence artificielle l’aurait décelé. Et, c’est une insulte !

Si la présence de Pierre-Gérald Jean au conseil est une fierté pour la communauté haïtienne de Montréal, elle n’en demeure pas plus que symbolique comme celle des autres membres pour leur communauté respective. Le choix du président répond ainsi à un facteur de préjugé. La réponse du ministre Boulerice le confirme en précisant dès le départ de l’entrevue que c’est un citoyen de la société d’accueil qui préside. La présidence de la Société St. Jean Baptiste serait-elle remise à un citoyen expert comme Émile Olivier, pour promouvoir le français, un bon moyen de défaire les ghettos. Nous connaissons déjà la réponse. C’est le citoyen blanc de souche qui commande et qui peut, les autres: regardez nous faire !

Non monsieur le ministre, c’est une bévue.

Dan  Albertini 


Chronique Socio-Politique ; Journal PAMH de Montréal ISSN1496-077X, volume 2 numéro 15. Mars-Avril 2002, Page 11. Archives situées à la BANQ, rue Berri