UN MANQUE CRUCIAL DE PERSONNEL À LA GRC HANDICAPE LE BON FONCTIONNEMENT DE CETTE MACHINE ÉNORME
Si le Canada avait la réputation d’être un pays d’informations et de services, ces mêmes éléments sont en train de lui faire défaut. Le financement et la logistique adéquate faisaient du Canada un, mieux, le meilleur pays au monde. Depuis les évènements du 11 septembre dernier, les failles s’accumulent et le système de renseignements semble atteint de dysfonction, au point où le premier ministre Chrétien se sent obligé de souligner des petits points de réussite ou de se défendre des allégations américaines qui qualifient le Canada de passoire. Les informations n’arrivent pas à temps, à cause de sa lourdeur le système de prévention comme celui de résolution des problèmes fonctionnent au petit bonheur.
Nous avons mené une enquête superficielle et les résultats sont inquiétants. La mise à jour des dossiers judiciaires n’est pas harmonieuse entre les polices locales, la SQ et la GRC. Selon un membre de la celle-ci qui a requis l’anonymat, il y a eu un grave problème de transfert de données en 1997. Une grande quantité de procès-verbaux des dossiers criminels n’ont pas été acheminés à la GRC, ce qui a pour effet de pénaliser un citoyen ayant été arrêté pour une simple affaire criminelle dont le jugement le libérait inconditionnellement. 4 ans après il peut se voir refuser un emploi à cause d’un dossier criminel encore attaché à son fichier. Certains terroristes par contre circulent sans inquiétude.
Le taux de criminalité étant élevé au pays, les demandes de renseignements personnels pleuvent et sont difficiles à traiter. Plus de quarante-cinq mille dossiers sont en attente et les demandes de renseignement débordent les douze mille par mois selon ce même fonctionnaire. Les récentes fusions municipale en Ontario et au Québec ont encore embourbé la situation dans le processus de transfert des dossiers. L’ironie, semble-t-il que le simple vol à l’étalage passe par le même traitement que celui d’un criminel dangereux ou du milieu terroriste. Le gouvernement Chrétien dont le premier ministre lui-même a déjà souffert du manque de rigueur des informations lors de certaines de ses sorties, avait malheureusement limité ses investissements dans le système de renseignements de la GRC. Le réseau des polices provinciales et locales ont suivi la cadence, ce qui a suffisamment affaibli le système. L’injection hâtive post 11 septembre, des fonds publiques au niveau fédéral aura-t-elle la vertu de résoudre le problème ou tout simplement, de le déplacer ? Le Canadiens sont-ils vraiment en sécurité ? Beaucoup de questions qui réclament l’attention de dirigeants !
Le Canada a déjà été menacé de perdre sa place dans le G7 pour manque de rigueur économique, il a perdu sa première place dans le contrôle de l’ONU sur le meilleur niveau de vie au monde, la pauvreté s’impose d’elle-même chez nous, beaucoup investisseurs regarderont ailleurs dorénavant. Aujourd’hui la rigueur de nos frontières est défaillante et les implications sont encore économiques.
C’est pour le moins une affaire à suivre.
Chronique Culture & Société ; Journal PAMH de Montréal ISSN1496-077X, volume 2 numéro 14 Novembre 2001, Page 10 Archives situées à la BANQ, rue Berri